06 juin 2020 654 Vue(s)

LES 12 PREMIÈRES PROPOSITIONS DE LA CFDT

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La boîte à outils est déjà très fournie : CV de site, Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences territoriale (GPECT), déploiement du CEP, outils de transitions professionnelles, dispositif CLEA… Pour la compléter…. En cette phase de reprise progressive d’activité la priorité est le soutien-maintien de l’emploi : prévenir les suppressions d’emploi et préserver les compétences – l’activité.

  1. LA CFDT REVENDIQUE UN CADRE DE L’ACTIVITÉ PARTIELLE LONGUE DURÉE RÉNOVÉ, CONDITIONNÉ À UN ACCORD D’ENTREPRISE MAJORITAIRE ET À DES ENGAGEMENTS DE MAINTIEN DES EMPLOIS
    Ce nouveau dispositif d’activité partielle longue durée doit encourager la formation de tous les salariés avec une rémunération à 100 %. Ces formations doivent répondre aux enjeux de développement des compétences en lien avec les évolutions des activités.
    Les entreprises doivent être responsabilisées : des engagements fermes de préservation de l’emploi (et pas uniquement de non licenciements) doivent être pris, ainsi que des engagements de modération de versement des dividendes.
    Ce dispositif doit être financé par une ressource dédiée (qu’elle soit ou non partiellement financée par le régime d’assurance chômage).
  2. LA CFDT REVENDIQUE LA PROMOTION ET LE DÉVELOPPEMENT DE L’EMPLOI PARTAGÉ, NOTAMMENT VIA LES GROUPEMENTS D’EMPLOYEURS
    Les GE permettent de créer des emplois à durée indéterminée à temps plein : les salariés
    sont mis à disposition des employeurs d’un même territoire, adhérents du groupement. Au-delà de simplifications, l’organisation de ces groupements pourrait être facilitée par la généralisation de centres de ressources régionaux, impliquant les organisations
    syndicales et patronales. En complément, les branches professionnelles doivent dans le cadre de leurs prérogatives
    de qualité de l’emploi négocier des dispositions favorisant le recours aux groupements d’employeurs.
  3. PÉRENNISATION DU FONDS DE SOLIDARITÉ POUR LES INDÉPENDANTS
    Le gouvernement a annoncé un accès simplifié et rapide à une indemnisation pour les travailleurs indépendants. Malheureusement, si cet accès n’est plus possible après le mois de juin, un nombre important d’entre eux devront cesser leur activité.
    La CFDT demande que cette indemnisation soit prorogée de trois mois au-delà de la période de fin de confinement pour permettre aux travailleurs indépendants de relancer leur activité. Nous parlons ici de 12 % de l’emploi en France pour l’ensemble des travailleurs indépendants et 1,8 million de travailleurs indépendants n’employant pas de salariés.
  4. UN ACCOMPAGNEMENT SPÉCIFIQUE DES SALARIÉS DES TPE/PME:
    DES CELLULES D’ACCOMPAGNEMENT, D’INFORMATION ET DE RECLASSEMENT (INTERENTREPRISES OU PLURI-ENTREPRISES) DANS LES BASSINS D’EMPLOI
    L’enjeu de ces cellules est la prévention des difficultés économiques pour maintenir l’emploi, en mobilisant tous les dispositifs d’appui, l’information des salariés et l’accompagnement des parcours professionnels.
  5. L’ANNULATION DES RÈGLES D’ACCÈS AU RÉGIME D’ASSURANCE-CHÔMAGE ET DE CALCUL DES ALLOCATIONS
    Cette réforme était profondément injuste lorsqu’elle a été décidée. Son maintien ou son report est aujourd’hui invraisemblable. L’instauration de la dégressivité et le nouveau mode de calcul
    du salaire journalier de référence doivent être définitivement abandonnés. L’ouverture des droits dès 4 mois travaillés doit être restaurée : trop de personnes en grandes difficultés restent aujourd’hui à la porte du régime, notamment des jeunes et des personnes en manque de missions courtes, dont les saisonniers.
    La CFDT est prête à ouvrir une réflexion tripartite sur le rôle et le sens du régime d’assurance chômage interprofessionnel.
  6. LE RENFORCEMENT DES MOYENS POUR L’ACCOMPAGNEMENT DES DEMANDEURS D’EMPLOI
    Outre le maintien de l’offre de services pour les travailleurs alternant les périodes d’emploi et de chômage, cela implique la révision des orientations stratégiques de Pôle Emploi, l’augmentation de la contribution de l’État au budget de Pôle Emploi ainsi que des effectifs,
    et le renforcement de l’offre de service pour les reconversions professionnelles.
  7. DES CONTRATS DE TRANSITION ÉCOLOGIQUE, NUMÉRIQUE ET TECHNOLOGIQUE
    Dans la période actuelle, les opportunités de transition écologique, numérique et technologique doivent être saisies pour préserver et développer des emplois. Ces contrats de transition doivent permettre de coordonner à l’échelle d’un bassin de vie ou d’emploi, l’ensemble des dispositifs collectifs et individuels existants pour créer de l’activité et sécuriser les parcours. Ces contrats de transition doivent anticiper
    les transitions professionnelles et les impacts territoriaux.
  8. BOOSTER LES PARCOURS EMPLOIS COMPÉTENCES
    La CFDT demande un objectif de 300 000 PEC chaque année, particulièrement au bénéfice des jeunes. De plus, pour sécuriser une meilleure insertion professionnelle des jeunes, il convient de favoriser l’allongement de leur durée (24 mois), et l’accès à une formation
    qualifiante, notamment en alternance (y compris la prépa-apprentissage).
  9. EMPLOI DES SENIORS ET RETRAITE PROGRESSIVE OUVERTE À TOUTES ET TOUS
    L’aménagement des conditions et des rythmes de travail des seniors, mais aussi le partage de compétences entre jeunes et seniors, sont des enjeux de moyen terme. La retraite progressive doit permettre de liquider sa retraite partiellement et de manière provisoire tout en poursuivant une activité à temps partiel. C’est un des dispositifs de transition emploiretraite qu’il faut encourager en élargissant la retraite progressive aux salariés en forfaits jours et aux fonctionnaires des 3 fonctions publiques. Les employeurs doivent être incités à
    promouvoir ce dispositif et les démarches administratives doivent être simplifiées.
  10. PACK JEUNES CFDT : OFFRIR UN ACCOMPAGNEMENT ADAPTÉ À 800 000 JEUNES DE 18 À 30 ANS
    La crise a accentué la fragilité de la situation de nombreux jeunes. Ils doivent être plus et mieux accompagnés par le service public de l’emploi ou par le réseau des acteurs de l’accompagnement vers l’insertion ainsi que dans leur accès à l’autonomie. À l’instar de la garantie européenne pour la jeunesse, tous les jeunes entre 18 et 30 ans doivent se voir proposer une offre d’accompagnement de qualité et renforcé pour trouver un emploi, une formation, un apprentissage, un service civique ou un stage d’ici octobre 2020.
    Pour cela, l’accès simplifié du RSA aux jeunes doit permettre dans la période de sécuriser leurs parcours. Les dispositifs permettant de lier accompagnement, formation et emploi comme la Garantie Jeunes et le PACEA doivent être allongés pour permettre aux jeunes les moins qualifiés d’être accompagnés vers l’insertion durable. La CFDT revendique une aide spécifique pour les jeunes étudiants qui n’auront pas pu travailler pour subvenir à leurs moyens afin qu’ils n’arrêtent pas leur parcours de formation. Il faut également offrir la possibilité à un plus grand nombre de jeunes de faire un service civique d’ici la fin de l’année et renforcer leur accompagnement en mutualisant dans les territoires une offre « bilan de compétences et orientation ».
  11. DES MESURES POUR L’APPRENTISSAGE
    Soutenir l’apprentissage est indispensable pour que la rentrée 2020 permette à autant de jeunes que cette année de bénéficier d’un contrat d’apprentissage. La CFDT est favorable à une aide aux entreprises qui s’engageront à recruter des apprentis. Cela nécessite
    néanmoins de réduire les effets d’aubaine. Pour mobiliser les entreprises, il faut que les branches négocient des accords pour soutenir l’apprentissage en tenant compte des situations et stratégies des secteurs professionnels.
    La prise en compte de la situation des jeunes est aussi importante. Ce plan de relance pour l’apprentissage doit être l’occasion de relancer le principe de la collecte des offres de contrats d’apprentissage. Il doit aussi prendre en compte les enseignements de la période de crise
    sanitaire que nous traversons et doter chaque futur apprenti des moyens numériques lui permettant de suivre une partie de son enseignement à distance.
  12. UN INVESTISSEMENT MASSIF DANS LES COMPÉTENCES
    Alors que la crise a accentué les fractures et les inégalités dans le monde du travail, le premier enjeu est de confirmer et de renforcer les moyens du Plan d’Investissement dans les Compétences en direction des publics les plus fragiles et les moins qualifiés.
    La CFDT porte deux priorités pour prendre en compte les enjeux de la période : une mobilisation inédite en direction des décrocheurs et un soutien massif à la validation des socles de compétences de base (Cléa et Cléa numérique).
    De nombreux secteurs professionnels vont connaître des mutations accélérées, il faut les accompagner et définir un plan de reconversion à la hauteur des besoins.
    Ce plan doit s’articuler autour de 2 piliers :
    un système d’abondement très développé des comptes personnels de formation, un droit à la reconversion complètement revisité qui prenne en compte les acquis individuels de chaque travailleur.
    Le développement des compétences nécessite une adaptation très fine aux besoins du marché du travail dans un environnement géographique particulier. La CFDT souhaite donc une
    discussion dans chacune des régions permettant de définir les secteurs professionnels stratégiques à soutenir et les politiques des compétences qui en découlent. Ce plan sera soutenu financièrement par l’État.
    Avec ces 12 premières propositions, la CFDT souhaite contribuer
    utilement au débat qui doit s’ouvrir. Elles sont destinées à être complétées dans les jours et semaines à venir pour que des solutions concrètes soient apportées aux travailleurs. Cette démarche nécessite l’engagement de tous les acteurs, la CFDT y prendra toute sa part.

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